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    L’éphémère d’avant, l’éternel d’après

    06/01/2017

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    ARTICLE PARU DANS LE CANADA FRANÇAIS LE 5 JANVIER 2017

     

    IcI et Au-delà

    L’éphémère d’avant, l’éternel d’après

     

    par Jean-François Crépeau

     

     

    Il arrive que deux œuvres se croisent sur ma table de travail, et que l’une fasse écho à l’autre. Cette magie toute littéraire m’ébahit alors des jours durant. Un tel petit miracle s’est produit quand Ici et Au-delà (Les Heures bleues, 2016), le plus récent recueil de poésie de Célyne Fortin, et You Want It Darker (Columbia, 2016), le dernier opus de Leonard Cohen, se sont ainsi croisés.

     

    Chez l’une et l’autre, l’heure des bilans tout en recueillement était venue comme mille petits deuils ressentis, puis effacés d’un trait.

     

    On hésite toujours à aborder la fin de vie, conférant à cet ultime voyage d’éternels pouvoirs jamais vérifiés. Mort et tristesse semblent erronément vouées au monde de la peine, le décès effrayant de sa peur les mal vivants. C’est un peu de cela qu’Ici et Au-delà évoque, la poète mettant en perspective la façon d’autres cultures et d’autres époques d’appréhender une vie après la vie.

     

    Je note d’abord les trois longs versets d’Ici et Au-delà qui s’intitulent «Le livre des momies», «La mo-rt-mie ou la mi-mort» et «Le livre de la mort». Je scrute chacun d’eux et constate dans le lien que l’auteure fait entre  les  rites de  l’Égypte  des  pharaons et le peu d’habitudes mortuaires

    d’aujourd’hui n’est autre que cette rupture, aussi soudaine que subite, de la foi en dieux et en diables. Sans eux, effacés par «ces riches pilleurs de culture», il n’y a ni de paradis ni enfer.

     

    Il faut ici examiner attentivement la plastique des six œuvres de Célyne Fortin, véritables sculptures vivantes rappelant le grand respect que les Égyptiens portaient envers leurs morts qui, croyaient-ils, allaient vivre ailleurs et, surtout, allaient trouver cette sérénité que la vie sur terre n’avait pu leur apporter. «Les êtres  disparus / ne sont nulle part // Quand on les cherche / on ne peut / que les trouver en soi».

     

    Dans «La mo-rt-mie ou la mi- mort»,  un  long  poème intitulé «Suivre le Nil» où alternent les vers et les œuvres graphiques illustrant chacune des strophes, le respect qu’évoque ou symbolise la momie voyage jusqu’à nous, car «Corps de marbre / âme de fleur / une momie / ne doute pas / de son destin // Momie vivra / longtemps / sur les rives / du Saint-Laurent».

     

    Après ce voyage mémorial au pays où le respect des ancêtres est éternel, la poète est prête — l’est-on jamais? — à ouvrir «Le livre de la mort» et à mettre sous nos yeux six poèmes abordant autant d’aspects de cette inéluctable  contingence à laquelle il nous faut tous nous résoudre, plus tard que tôt.  Ainsi, «Quand» énumère ce que les vivants deviennent aux yeux des autres lorsqu’ils décèdent, scellant ainsi un destin qui n’est autre que la perception qu’on a eue d’elles ou d’eux. «De l’étoile au trou noir» rappelle le paradis perdu, le vide céleste où «Les abîmes logent / les trous noirs / Les étoiles mortes / les dieux morts / Les abîmes logent la mort / le malheur / le mal».

     

    «De naître à mourir», troisième poème du verset, m’a particulièrement ému, troublé même, car ses vers font une saisissante synthèse de l’éphémère du passage sur terre. Voyez par vous-mêmes: «Depuis l’ovule / nous sommes de passage / nous transitons de l’eau à l’air / et puis de l’air à la terre». Ce qui rend cette vie-là si fragile, ce n’est pas tant la mort annoncée, mais ces dieux promettant une éternité intangible. «Il n’y a de Dieu / autre que celui que l’on se crée / Que l’on fait à son image / aussi changeante / qu’il n’y a d’humains sur la terre», et d’ajouter que «Dieu c’est la mort».

     

    «La grande nuit qui va venir» et «Je ne réponds plus à l’appel» sont les vers qui terminent ce voyage entre un hier éphémère et un jamais éternel, aussi inflexibles l’un que l’autre. Et il n’y a rien de terrifiant à croire que la mort arrivera quand on n’aura «plus rien à désirer», surtout lorsqu’on est «absente à la mort» comme le suggère Célyne Fortin.

     

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